Les besoins en refroidissement en passe de dépasser ceux en chauffage
Par Adrien , le 26 avril
La climatisation constitue la plus importante demande de refroidissement, assurant notamment le confort de la population, mais aussi essentielle pour éviter le gaspillage alimentaire et conserver les médicaments.
Avec le réchauffement climatique, les besoins en systèmes de refroidissement devraient dépasser ceux en chauffage d’ici 2050, selon les experts.
La consommation d’énergie pour la climatisation, la réfrigération et les autres appareils de refroidissement augmentera de 90 % d’ici 2050, et représentera un réel défi pour les réseaux énergétiques et la lutte contre le changement climatique.
La Chine, l’Inde et les pays chauds devraient sensiblement augmenter leur demande de refroidissement, selon les experts de l’Université de Birmingham.
« Le grand débat sur le réchauffement climatique ne tient pas compte du refroidissement. Pourtant, 200 millions de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année à cause du manque de systèmes de refroidissement. Cela a d’énormes répercussions », a déclaré Toby Peters, professeur d’économie du froid à l’Université de Birmingham.
Le 18 avril, l’université britannique a organisé la première conférence consacrée au « refroidissement propre ». Au cours de la conférence, les experts se sont penchés sur les différentes stratégies pour faire face à ce défi et pour augmenter de 0,2 % les budgets de recherche et de développement consacrés au refroidissement.
Les systèmes de refroidissement sont d’une importance capitale, estime Sir David King, ancien conseiller scientifique en chef du gouvernement britannique et principal conseiller en matière de climat du ministère des Affaires étrangères. « Il s’agit d’un problème majeur pour la consommation énergétique. »
La climatisation constitue la plus importante demande de refroidissement, assurant notamment le confort de la population, mais aussi essentielle pour éviter le gaspillage alimentaire et conserver les médicaments.
Alors que la climatisation est très rare aujourd’hui dans les foyers britanniques, Toby Peters estime que ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle devienne monnaie courante. « Je pense qu’avec le réchauffement climatique, il y aura de plus en plus d’installations de climatisation. »
Les ventes d’équipement de refroidissement devraient attendre 210 milliards d’euros d’ici 2050, contre 113 milliards aujourd’hui. Pour le Royaume-Uni, cette croissance ne constitue pas seulement un défi, mais également une opportunité pour développer et exporter de nouvelles technologies. « Il ne s’agit pas uniquement de savoir combien de systèmes de climatisation nous aurons, mais aussi les possibilités d’exportation », a déclaré Toby Peters.
Le Royaume-Uni est dans le peloton de tête dans le développement de systèmes de refroidissement plus écologiques et efficaces, dans le cadre d’une initiative de recherche dans le domaine de l’énergie propre annoncée par 22 pays lors du sommet pour le climat de Paris.
Si les futurs systèmes de refroidissement fonctionnent aux énergies fossiles, les émissions de CO2 augmenteront de 2,5 gigatonnes d’ici 2050. L’année passée, les émissions mondiales provenant de la consommation d’énergie étaient de 35 gigatonnes.
Pour répondre à la demande croissante de refroidissement sans pour autant émettre plus de carbone, il faudrait utiliser toute l’énergie produite par les nouvelles installations solaires d’ici 2050, selon les estimations de Toby Peters.
«Oui, nous devons nous tourner vers des technologies de refroidissement plus efficaces et une électricité plus verte, mais au vu de l’ampleur de la demande, nous devons nous attaquer directement au problème », affirme l’expert.
Soucre The Guardian