Un membre de la famille fondatrice de CIAT fait une offre concurrente

Par Adrien

Face au projet de rachat de la Compagnie Industrielle d’Applications Thermiques (CIAT) par le géant américain UTC, un membre de la famille fondatrice de CIAT travaille à une offre concurrente. -


Un membre de la famille fondatrice de CIAT travaille à une offre concurrente.

Face au projet de rachat de la Compagnie Industrielle d’Applications Thermiques (CIAT) par le géant américain UTC, la résistance s’organise dans la région de Culoz (Ain), le fief de cette ETI familiale spécialisée dans le génie climatique. En plus des syndicats qui craignent de lourdes restructurations, l’un des héritiers ne se résout pas à voir l’entreprise passer sous contrôle américain. Benoît Falconnier, petit-fils du fondateur, travaille à une offre d’achat concurrente. Sans avoir totalement bouclé son financement, cet entrepreneur touche-à-tout, qui a travaillé pendant trois ans dans l’entreprise familiale, dit avoir obtenu l’accord de la part de fonds de grandes familles françaises. « Je baigne dans cette entreprise depuis ma naissance. Mon grand-père l’a créée, mon père a présidé le conseil d’administration. Lorsque j’y ai travaillé, j’y ai découvert un savoir-faire inestimable », explique-t-il dans un entretien aux « Echos ».

L’affaire semble pourtant presque faite avec UTC. Les propriétaires de CIAT, la famille Falconnier (54 % du capital) et le groupe clusien Somfy (46 %), sont entrés fin juillet en négociation exclusive dans l’objectif de boucler la cession avant la fin de l’année. Deux autres industriels, l’allemand Bosch et l’italien Climaveneta se sont aussi intéressés au dossier. « Les actionnaires sont peu informés de la situation actuelle. Ils agissent un peu comme des “sleeping partners” », regrette Benoît Falconnier. Ceux-ci n’ont pas fait de commentaires ce mardi à la suite du dépôt de cette offre concurrente. Un proche de la famille a cependant qualifié sa démarche de « peu crédible ».

Comme il s’est retiré du capital de CIAT fin 2012, Benoît Falconnier ne peut plus peser sur l’avenir de l’entreprise fondée il y a quatre-vingts ans, sauf à déposer lui-même une offre de rachat. Le reste des parts de la famille appartient à son oncle et à ses frères. « Ce n’est pas que je souhaite empêcher UTC de racheter l’entreprise, mais j’ai la conviction que CIAT peut vivre de façon indépendante », précise-t-il.

Un groupe en difficulté

Pourtant, aux yeux des autres actionnaires, une cession à UTC s’impose. Si, pendant quatre-vingts ans, CIAT est parvenu à vendre son savoir-faire partout dans le monde, la situation s’est compliquée depuis le début de la crise. En cinq ans, le chiffre d’affaires est passé de 360 millions à 256 millions d’euros, tandis que l’excédent brut d’exploitation a été divisé par 2, pour retomber à environ 16 millions. D’autant que l’entreprise avait déjà été ébranlée en 2005 par le décès brutal de son PDG, Jean-Louis Falconnier. C’est à cette occasion que Somfy était entré au capital. Le groupe savoyard pensait faire jouer des synergies avec CIAT dans les pompes à chaleur pour le résidentiel. Mais ce marché a déçu, si bien qu’aujourd’hui Somfy, comme la famille Falconnier, souhaite se désengager.


Source:  http://www.lesechos.fr   LUDOVIC/REA