Les salariés de Carrier ont appris la fermeture de leur site ce matin en comité d'entreprise. 
© Laurence Texier

 

"Il nous a été remis une convocation pour lancer la procédure de fermeture du site la semaine prochaine".Comme les 90 salariés encore employés chez Carrier depuis le plan social de 2013 (une cinquantaine d’emplois supprimés à l’époque), Philippe Genies, a appris la nouvelle ce mardi 17 avril au matin.
La fermeture pure et simple du site, sans aucune alternative, à l'horizon de juillet prochain, "alors qu’on avait fait des propositions pour produire le nouveau meuble", explique le secrétaire du Comité d'Enteprise (CE).

La République Tchèque et la Hongrie où se situent les autres sites de production ont finalement été préférées à Romorantin. Et ce "malgré une progression de 10 % de notre chiffre sur le site", avancent les représentants du CE et délégués syndicaux qui ont appelé à cesser la production.

Des craintes depuis novembre 2017

Depuis le mois de novembre dernier, des craintes planaient sur le site romorantinais suite à l’annonce du départ d’une partie de l’activité, les extincteurs CO2 (Sicli) et la fabrication des robinets d’incendie, complémentaires à l’activité principale de vitrines réfrigérées.

Ils ont fermé les vannes progressivement.

Un salarié de Carrier, Romorantin

Une vingtaine d’emplois intérimaires avaient alors été supprimés et la production avait progressivement chuté. Jusqu’à atteindre "2 jours de production par semaine en avril", livre un salarié désabusé : "Depuis 2013, il n’y avait pas eu de remplacement de personnels et ils ont fermé les vannes progressivement".

Le maire de Romorantin "outré"

Prévenu ce mardi matin par téléphone, après des échanges constants avec la direction du groupe en Europe au cours des trois derniers mois, le maire de Romorantin s’est dit "outré par la forme par laquelle Carrier annonce cette fermeture".

"Je lutterai de toutes mes forces pour que Carrier paye un maximum pour les dommages qu’il a créé, surtout qu’en 2017 il a fait des bénéfices", précise Jeanny Lorgeoux. "L’État et la mairie seront aux côtés des salariés", poursuit le maire de Romorantin qui doit rencontrer la sous-préfète de l’arrondissement à ce sujet dans les prochains jours et déplore "un capitalisme international aveugle".

Nouveau débrayage ce mercredi

En attendant, les salariés appellent à un nouveau débrayage devant les grilles de l’usine située quartier Saint-Marc à Romorantin ce mercredi 18 avril dès 7 h 30. "On a passé la consigne d’arrêter la production jusqu’à ce qu’on entame les négociations", livre Philippe Genies, pour les primes de départ mais aussi les possibilités de reprises.

La première réunion de négociations est prévue le mardi 24 avril.