Le père et le fils frigoristes sont morts par asphyxie

Par Adrien

 

 

Fin septembre, un accident du travail particulièrement tragique s’était produit à Charrat, où sont basées de nombreuses entreprises agricoles actives dans la fruiticulture.

 

 

Nous voulions partager avec vous cet information qui date du début de l'année, pour faire prendre conscience des dangers du métier. On ne rappellera jamais assez qu'il faut faire attention à votre sécurité lors de vos interventions.


Alors qu’ils s’attelaient à réviser les cellules frigorifiques d’un entrepôt utilisé pour la conservation de pommes, Eddy, 68 ans, perdait la vie en voulant sauver celle de son fils, Eric, 43 ans. Ce dernier était pourtant entré dans ladite chambre froide muni d’un masque à oxygène, compte tenu du faible taux d’oxygène ambiant (inférieur à 2,5%, contre 21% dans l’atmosphère) visant à bloquer la maturité des fruits.

Pas le temps de s’équiper

Son père n’avait pas pris une telle mesure de précaution, constatant à travers le hublot qu’Eric avait perdu connaissance, allongé sur les pommes. Et persuadé que son fils ne survivrait pas s’il prenait le temps de s’équiper de son appareil respiratoire («Le Matin» du 2 octobre). Un peu plus de trois mois après cette funeste fin de journée d’automne, le Ministère public du Bas-Valais est en mesure de communiquer les causes exactes du drame. D’emblée, un premier rapport d’autopsie avait permis d’exclure une mort par hypothermie. Restait à savoir si l’installation frigorifique elle-même était en cause, avec des gaz (principalement de l’azote) en quantité excessive, ce qui aurait engendré un décès par intoxication.

Techniciens de haut niveau

«Les deux victimes sont décédées par asphyxie», nous révèle le procureur Alexandre Sudan. «Le système de respiration du fils s’est avéré déficient: le tuyau de son masque s’est sectionné. Le deuxième homme n’avait pas pris le temps de s’en munir. Comme l’air était raréfié, ils sont tombés inanimés. Il n’y a dès lors pas de responsabilité de tierce personne.»

Eddy Wüst avait fondé son entreprise dans les années 1970 à Saxon, à une quinzaine de kilomètres de son domicile de Conthey. «Eric y a fait son apprentissage de frigoriste et l’a rejoint en tant qu’ouvrier, nous confient ses proches. La pomme et sa conservation étaient leur passion. Ils ont travaillé main dans la main pendant des années; toujours à la pointe de la technologie, avec des clients basés aussi bien en Valais que dans les cantons alémaniques ou en Allemagne.» Des clients et fournisseurs qui ont salué au lendemain du drame le sérieux et la fiabilité des deux frigoristes: «des techniciens de haut niveau».